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Clément Armand Fallières (Mézin, Lot-et-Garonne, 6 novembre 1841 - id. 22 juin 1931) est un homme d'État français, dont la carrière culmina avec son élection à la présidence de la République française le 18 février 1906.
Biographie
Ses débuts
Issu d'une famille modeste, avec un grand-père
Forgeron et un père
Arpenteur-géomètre et
Huissier de justice, il devient avocat à
Nérac après des études de droit à
Toulouse et à
Paris. Le
14 janvier 1868 il épouse à la mairie de
Nérac Jeanne Bresson qui lui donnera deux enfants ; la même année il est élu membre du conseil municipal de Nérac, dont il devient maire en 1871, entrant également au Conseil Général de Lot-et-Garonne.
En 1876 il entre à l'Assemblée Nationale comme député de Lot-et-Garonne et siège parmi les républicains de gauche. Le 18 mai 1877 il fait partie des 363 parlementaires qui votent la motion de censure contre le duc de Broglie. Après la dissolution du parlement par Mac-Mahon les nouvelles élections sont une victoire pour la gauche et Fallières retrouve son siège.
De mai à septembre 1877 il est de nouveau maire de Nérac. Il est secrétaire d'État à l'Intérieur dans le cabinet Jules Ferry (mai 1880-novembre 1881) puis ministre de l'intérieur du 7 août 1882 au 29 janvier 1883. Il avait été chargé des Cultes à partir du 13 septembre.
Président de la République
Élu le
18 février 1906, il succède à
Émile Loubet en remportant la victoire face à
Paul Doumer de 78 voix. Il devient ainsi le 8
e président de la III
e République.
Opposant à la Peine de mort, il gracie systématiquement les condamnés à mort pendant les premières temps de son mandat.
En 1907, lors de son voyage officiel en Lot-et-Garonne, il inaugure le monument commémoratif de Léopold Faye à Marmande. Léopold Faye (né en 1828 et décédé en 1900) a été maire, puis conseiller général de Marmande, conseiller général et Président du Conseil général de Lot-et-Garonne entre 1871 et 1874.
Au cours de sa présidence il travaille au renforcement de la Triple Entente et, en 1908, se rend en visite au Royaume-Uni ; en mai 1911 il est en Belgique et en juillet de la même année aux Pays-Bas ; ces deux visites d'État se déroulent au moment de la 2e crise marocaine (Coup d'Agadir), alors que les troupes françaises commencent à occuper le Maroc.
En 1912, il instaure l'isoloir qui permet d'organiser les votes secrets.
Fin de sa vie
En
1913, à la fin de son mandat, il se retire de la présidence de la République française. Il décède le
22 juin 1931 dans sa résidence de Loupillon à l'âge de 90 ans.
Anecdote
Il avait la réputation (bien imméritée) de ne pas être très intelligent. Ce qui donna lieu à une chanson bien acerbe :
- Mézin, Lot-et-Garonne, sois bénie,
- Ville qui prouve qu’un bon citoyen
- Doué par le Ciel avec parcimonie
- Ne doit jamais désespérer de rien.
-
Et elle se terminait ainsi :
- « Vive Doumer ! » est un vrai cri de guerre
- « Vive Mascaraud ! » paraît exagéré.
- Et c’est pourquoi monsieur Fallières s’impose
- Chacun devrait le trouver à son goût
- Car il revient à crier quelque chose
- D’équivalent à « Vive rien du tout ! ».
Mandats électifs
Fonctions gouvernementales
- Sous-secrétaire d'État à l'Intérieur et aux Cultes du 17 mai 1880 au 14 novembre 1881 dans les gouvernements Charles de Freycinet (1) et Jules Ferry (1)
- Ministre de l'Intérieur du 7 août au 13 septembre 1882 dans le gouvernement Charles Duclerc
- Ministre de l'Intérieur et des Cultes du 13 septembre 1882 au 21 février 1883 dans les gouvernements Charles Duclerc et Armand Fallières
- Président du Conseil et Ministre des Affaires Etrangères (par intérim) du 29 janvier au 21 février 1883 dans le gouvernement Armand Fallières
- Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts du 20 novembre 1883 au 6 avril 1885 dans le gouvernement Jules Ferry (2)
- Ministre de l'Intérieur du 30 mai au 12 décembre 1887 dans le gouvernement Maurice Rouvier (1)
- Ministre de la Justice du 30 novembre 1887 au 3 avril 1888 dans les gouvernements Maurice Rouvier (1) (par intérim) et Pierre Tirard (1)
- Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts du 22 février 1889 au 17 mars 1890 dans le gouvernement Pierre Tirard (2)
- Ministre de la Justice et des Cultes du 17 mars 1890 au 27 février 1892 dans le gouvernement Charles de Freycinet (4)
Durant les années Fallières
Le début du 20e siècle a vu apparaître l’éclairage au gaz puis l'électricité, l'eau courante, l'automobile et le réseau ferroviaire. Mais encore…
- Un ouvrier gagne en moyenne 1 100 Francs net annuels.
- En 1901, de nombreux enfants meurent en bas âge, chaque femme élève en moyenne deux enfants.
- Les savoirs fondamentaux - lecture, écriture, calcul - constituent le bagage du plus grand nombre. En 1902, une réforme adapte l’enseignement secondaire aux nécessités de la vie moderne en attribuant aux sciences et aux langues étrangères la place qui leur était jusqu’alors refusée.
- Après le certificat d’études, plus de la moitié des enfants entrent dans la vie active dès 13 ou 14 ans. Une grande majorité rejoint ses parents dans le secteur agricole, quelques-uns à l'usine ou en service domestique, un tiers poursuit des études.
- Jusqu’au milieu du 20e siècle en milieu rural, l’occitan et le patois s’utilisent tous les jours.
Hommages
Le collège de Mezin et le lycée agricole de Nérac portent aujourd'hui le nom d'Armand Fallières.
Lien externe
Chronologies
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